Ascenseurs: réduction de 70 % des accidents graves et mortels

Publié le 06/04/2012 à 00:00

Ascenseurs: réduction de 70 % des accidents graves et mortels

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Les travaux de mise en sécurité des ascenseurs existants ont permis de réduire de 70 % les accidents graves et mortels d'usagers ces cinq dernières années, a annoncé lundi la Fédération des ascenseurs (FA) lors de sa conférence de presse.

Pour rappel, la loi sur la Sécurité des Ascenseurs Existants du 2 juillet 2003, dite loi SAE, prévoit un plan de 17 mesures de sécurité à respecter selon trois échéances :
-Décembre 2010 pour les travaux les plus urgents en terme de sécurité
-Juillet 2013 pour le contrôle de l’arrêt et du maintien de la cabine à niveau du pallier pour les appareils installés après janvier 1983
-Juillet 2018, pour ceux installés avant le 31 décembre 1982


Les accidents graves et mortels d’usagers


D'après la Fédération des ascenseurs, entre 2000 et 2006, il y eu 35 accidents d’usagers. Entre 2006 et 2011, ce chiffre se portait à 11.
Au fur et à mesure de l’élimination des risques correspondants aux travaux de la 1 ère échéance de la loi SAE, les accidents graves et mortels ont diminué de 70% en 5 ans.
Pour les autres accidents, leur nombre a diminué de 48 % entre 2008 et 2011.
Les accidents de techniciens* sont également en baisse de 33% depuis 3 ans.

"Ces chiffres témoignent de l'impact tangible et visible de la loi SAE sur les accidents," souligne Alexis Salmon-Legagneur, le président de la FA, rappelant que le but de la SAE est de "sauver des vies."


Les coûts sans tabou


En 2002, l’enveloppe travaux de mise en sécurité des ascenseurs existants a été estimé à 4 milliards d’euros(comprenant les coûts des seuls risques 17 risques recensés).
Quelque 4,9 milliards d'euros ont été dépensés entre 2003 et 2011 pour réaliser les travaux, dont 2,6 milliards pour les travaux SAE, et 2,3 milliards correspondant à la modernisation du parc.

La FA note un ralentissement très net et préoccupant des commandes pour la suite des travaux de la loi SAE, à 16 mois de la seconde échéance.
A la fin 2011, 92% des travaux de la 1ère échéance ont été réalisés. "Il reste toujours 26.500 appareils pour lesquels les travaux n'ont pas été faits. Il faut identifier ceux où les dangers les plus dangereux existent, " explique Jean-Luc Detavernier, le délégué général de la FA.
Ceux de la 2ème échéance n'ont pour l'instant été réalisés qu'à 52%.

"La demande de travaux a été fortement impactée par la crise économique de 2008", mais "les propriétaires ont eu 10 ans pour économiser pour cette deuxième échéance."
La FA estime le prix moyen par ascenseur (travaux SAE+modernisation) a environ 18 000 euros.
Sachant que la mise en sécurité reste une priorité, et que le calendrier prévu par la loi est maintenu, la profession appelle à une reprise de la mise en sécurité pour les deux prochaines échéances.
"Nous sommes prêts, mais le marché est très en retard", précise le président de la FA, qui craint que l'échéance de 2013 n'accroisse subitement les délais de réalisation des travaux.


Pour améliorer la disponibilité des ascenseurs


La loi SAE a entrainé des perturbations (arrêts gênants pour les usagers, difficultés pour les copropriétaires à prendre en charge de nouvelles dépenses en période de crise économique…)
Face à cette situation, la FA a organisé le 4 octobre 2011, les Rencontres de l’Ascenseur réunissant propriétaires, syndics (dont Citya Immobilier), bailleurs sociaux, associations d’usagers, pouvoirs publics, contrôleurs…

Le constat : "Il faut établir une communication régulière entre tous ces acteurs de l’ascenseur", relève le président de la FA, Alexis Salmon-Legagneur, notifiant une "volonté de définir une nouvelle approche de ces relations". Il faut aussi " humaniser l’univers de l’ascenseur" en soulignant le rôle du technicien ascensoriste, "cet homme invisible qu’on ne voit pas."


Données clés de la profession


Avec ses 490 000 appareils accessibles aux personnes, la France possède le 4ème parc d'ascenseurs d'Europe, derrière l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne.
Mais c’est le plus vétuste : la moitié des 490.000 ascenseurs accessibles aux personnes a plus de 25 ans, et certains d’entre eux (un quart du parc) ont même plus de 40 ans.
La profession comprend 150 entreprises pour plus de 20 000 emplois, et un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros en 2011.

*Il est à noter que le taux de fréquence des accidents du travail des ascensoristes est de moitié inférieur à la moyenne nationale toutes professions confondues : 11,ç en 2010 contre 23,3 pour la moyenne nationale.

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